L’événement a réuni près de 500 participants, dont des membres du clergé, des religieux et des membres de la communauté ukrainienne, afin de soutenir le lancement du Bureau de la famille et de la vie, une nouvelle initiative destinée à aider les familles ukrainiennes confrontées à des difficultés dues à la guerre et à l’émigration.

Dans le cadre de sa visite, le Cardinal Bychok s’est également rendu à l’église et à la communauté rédemptoriste de Toronto, où il a partagé un repas et discuté avec ses confrères de sa vocation, de ses expériences missionnaires et de son rôle en tant que l’un des plus jeunes cardinaux du Collège cardinalice.

«Totalement inattendu»

Le Cardinal Bychok, qui occupe actuellement le poste d’éparque de l’Éparchie catholique ukrainienne Saint-Pierre-et-Saint-Paul à Melbourne, en Australie, a qualifié sa nomination de « totalement inattendue ». « Mon rêve était d’être Rédemptoriste », a-t-il déclaré. « Je n’avais pas prévu de devenir évêque ou cardinal. J’étais l’homme le plus heureux du monde, accomplissant ma vocation de missionnaire en Sibérie, en Russie, en Ukraine, en Europe, aux États-Unis et maintenant en Australie. » Réfléchissant au moment choisi pour sa nomination, en particulier pendant une période de conflit en Ukraine, il a ajouté : « Peut-être que la raison de Dieu était que ma voix pourrait aider à attirer l’attention sur les souffrances de notre peuple. La mission d’un cardinal n’est pas seulement de participer à un conclave, mais aussi de servir de conseiller au Saint-Père. C’est ainsi que je comprends cet appel. »

Formé par la mission

Avant son ministère épiscopal, le cardinal Bychok a passé plusieurs années en Sibérie, au service des fidèles ukrainiens exilés à l’époque soviétique. « Nous exercions notre ministère dans des endroits où les températures pouvaient descendre jusqu’à moins 50 degrés », se souvient-il. « Beaucoup de gens avaient été déportés à cause de leur foi ou parce qu’ils s’opposaient au régime. Nous célébrions souvent la Divine Liturgie dans des maisons privées. C’était un véritable travail missionnaire, difficile mais profondément enrichissant. » Ces expériences, dit-il, ont profondément influencé son approche pastorale. « Notre Église a survécu pendant des décennies en tant qu’Église clandestine. Beaucoup de nos Rédemptoristes ont été martyrisés ou emprisonnés. Leur foi, vécue discrètement et courageusement, continue de m’inspirer aujourd’hui. »

Un fils de saint Alphonse

Parlant de l’essence même de la vocation rédemptoriste, le Cardinal Bychok explique : « Être Rédemptoriste, c’est être ouvert à la guidance du Saint-Esprit, flexible, obéissant et proche des gens, en particulier ceux qui sont pauvres en esprit ou dans le besoin matériel. Saint Alphonse a fondé notre congrégation pour servir les plus abandonnés. Un Rédemptoriste doit toujours rester proche de Dieu, et donc proche des gens. » Même en tant que cardinal, dit-il, il continue à vivre selon ces principes : « Je reste Rédemptoriste dans mon cœur. Chaque fois que je voyage, je visite les communautés rédempto-ristes. Ce sont mes frères. Bien que mon ministère ait changé, je suis – et je serai toujours – un fils de saint Alphonse. »

Réflexions sur le Collège des cardinaux

Le Cardinal Bychok a également réfléchi à son expérience de participation au conclave et à ses interactions avec ses confrères cardinaux du monde entier. « Ce fut une expérience inoubliable », a-t-il déclaré. « Avant, je pensais que les cardinaux étaient comme des personnages venus d’une autre planète, distants et inaccessibles. Mais j’ai découvert qu’ils étaient des personnes ordinaires, avec les mêmes difficultés et les mêmes espoirs. Nous avons passé des semaines en congrégations générales à discuter de l’avenir de l’Église et du type de pape dont nous avons besoin aujourd’hui. » Il a décrit les récentes réunions des évêques rédemptoristes comme un soutien essentiel. « Nous nous sommes réunis près du Vatican pour prier, visiter la tombe de saint Alphonse et célébrer la fête de Notre-Dame-du-Perpétuel- Secours. Ces rencontres nous rappellent que nous ne sommes pas seuls. Nous conservons notre esprit rédemptoriste même en tant qu’évêques. Priez pour nous, et nous prierons pour vous. »

Solidarité avec l’Ukraine

Au sujet de la guerre qui sévit actuellement en Ukraine, le Cardinal Bychok a rendu un témoignage émouvant du cou-rage dont ont fait preuve tant les fidèles que le clergé rédemptoriste. « Deux de nos prêtres Rédemptoristes, les pères Bohdan Heleta et Ivan Levytsky, ont été torturés et détenus pendant plus d’un an. Nous avons prié sans relâche pour leur libération et nous sommes profondément reconnaissants qu’ils soient désormais libres, même s’ils portent encore les cicatrices de leur captivité. » Il a ensuite souligné le ministère des Rédemptoristes auprès des personnes les plus touchées par le conflit : « Ils viennent en aide aux soldats, aux amputés, aux prisonniers et aux familles en deuil. Nous demandons que les prières se poursuivent pour nous aider à surmonter ce grand mal. Je tiens également à exprimer ma sincère gratitude aux Rédemptoristes, à l’Église catholique et au gouvernement canadien pour leur solidarité indéfectible avec l’Ukraine. Votre soutien est profondément ressenti et nous ne l’oublierons jamais. »

La visite du Cardinal Bychok à Toronto a témoigné de l’esprit et de la mission durables des Rédemptoristes. Ses réflexions et ses expériences ont rappelé la vocation de la congrégation à être proche de Dieu et proche des gens, en particulier des plus abandonnés et des plus démunis. Il a parlé du courage, du dévouement et de la fidélité des Rédemptoristes à travers le monde, qu’il s’agisse de leur travail missionnaire difficile ou de leur soutien aux communautés en période de souffrance et de persécution. À travers leur ministère, les Rédemptoristes continuent de vivre ce charisme, offrant espoir, conseils et foi inébranlable à ceux qu’ils servent.

Une transcription complète de l’entretien du Cardinal Bychok avec les confrères sera disponible sur le site web provincial d’ici la fin du mois.