
Sean Bernard Tan
21 mai 2025
Alors qu’il entame ce nouveau chapitre, Mgr Duval espère qu’avec le temps, les habitants de l’Archidiocèse finiront par le considérer comme un pasteur proche du Christ et proche d’eux.
Mgr Charles Duval se souvient bien du moment où un appel téléphonique a changé sa vie, l’informant qu’il avait été nommé Archevêque coadjuteur de l’Archidiocèse de Grouard-McLennan.
« J’ai été très surpris », a-t-il déclaré. « J’ai fait de mon mieux dans toutes les tâches qui m’ont été confiées par le passé, mais je ne pensais vraiment pas que quelqu’un verrait en moi la capacité d’être Évêque. Lorsque le Nonce apostolique m’a appelé, j’ai sincèrement pensé qu’il y avait eu une erreur. »
Et pourtant, il a dit oui. Ce oui n’était pas ancré dans la confiance en ses propres capacités, mais dans l’habitude de faire confiance à la grâce de Dieu - un thème qui a discrètement façonné son propre parcours depuis le tout début.
Né le 12 avril 1964 à Hull (aujourd’hui Gatineau), au Québec, Mgr Duval a grandi dans une famille catholique fervente. À l’âge de 13 ans, lors d’un voyage aux États-Unis, il a ressenti pour la première fois un élan vers la vie religieuse. Ce sentiment d’appel s’est renforcé à 19 ans, alors même qu’il était en couple. Une conversation déterminante avec le prêtre de sa paroisse, un Rédemptoriste, l’a aidé à discerner le chemin à suivre.
En 1985, Mgr Duval entre au noviciat des Rédemptoristes à Sainte-Anne-de-Beaupré. Il prononce ses premiers vœux l’année suivante et ses vœux perpétuels en 1989. Après avoir complété une maîtrise en théologie à l’Université Laval, il a été ordonné prêtre le 12 juin 1993 à la paroisse Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours de Sherbrooke.
Son premier sacerdoce a été profondément marqué par le ministère auprès des jeunes - un appel qui restera cher à son cœur. De 1998 à 2000, il a été directeur de l’équipe missionnaire des jeunes Rédemptoristes, puis il a dirigé la pastorale des jeunes et des vocations de 2002 à 2008.
« Au début de mon ministère, j’ai surtout travaillé avec des adolescents », se souvient-il. « Même si, en tant que prêtre, j’étais là pour enseigner et guider, je crois que ces jeunes m’ont beaucoup plus appris sur la façon d’être un bon prêtre et un bon témoin de Jésus que je n’ai pu le faire avec eux. »
Ses diverses affectations en Haïti et à travers le Québec, l’Ontario et le Nouveau-Brunswick ont élargi son expérience du ministère pastoral. Que ce soit dans des paroisses, des écoles ou des lieux de pèlerinage comme Sainte-Anne-de-Beaupré, Mgr Duval affirme que chaque rencontre l’a aidé à se préparer à quelque chose de plus.
L’un des rôles les plus formateurs de sa prêtrise est survenu lorsqu’il a été élu Supérieur Provincial, d’abord de l’ancienne Province Rédemptoriste canadienne-française, puis de la nouvelle Province unifiée du Canada en 2019. La responsabilité était importante, et parfois intimidante, mais elle lui a appris quelque chose d’essentiel : faire confiance à Dieu pour équiper ceux qu’il appelle. « Le Seigneur nous prépare certainement pour les tâches qu’il nous demande », a-t-il déclaré. « Je n’aurais pas pu dire oui à cette nomination si je n’avais pas d’abord été Supérieur Provincial. La leçon la plus importante que j’ai apprise est de faire confiance au Seigneur. Si c’est vraiment Lui qui nous demande d’être là, Il y pourvoira. C’est souvent inconfortable parce qu’on ne sait jamais quand ni comment, mais il y pourvoit toujours. »
Mgr Duval est particulièrement reconnaissant d’avoir eu l’occasion de servir aux côtés de l’actuel Archevêque Gérard Pettipas, C.Ss.R., surtout au cours des derniers mois précédant sa retraite. En même temps, il regarde vers l’avenir avec curiosité et respect, alors qu’il commence à découvrir les personnes et les cultures qui composent l’Archidiocèse.
« Cette nouvelle responsabilité m’amène maintenant à découvrir le diocèse, ainsi que ses prêtres et ses fidèles, d’une manière plus personnelle », a-t-il fait remarquer. « Je suis ici pour servir. Comment cela va-t-il se concrétiser ? Il faudra prendre le temps de visiter, d’écouter et d’apprendre ».
Bien que nouveau dans la région, il est déjà inspiré par sa riche diversité culturelle, qui comprend des communautés autochtones, des francophones et des fidèles ayant immigré des Philippines, d’Afrique et d’Europe de l’Est. « Il sera vraiment intéressant de découvrir les particularités qu’ils apportent à la foi de notre région », a-t-il ajouté.
Lorsqu’on lui demande ce qui le soutiendra dans ce nouveau rôle, Mgr Duval ne parle pas de références ou de stratégies. Il a répondu avec la simplicité de quelqu’un qui a passé sa vie à marcher dans la foi.
« Le Seigneur est ma force », dit-il. « Qu’il s’agisse des dons et des talents qu’il a placés en moi, de l’expérience qu’il m’a permis d’acquérir ou simplement des grâces du moment pour une tâche particulière, je reçois vraiment tout comme une grâce. Et je suis émerveillé par ce que Dieu ose faire avec moi ».
Alors qu’il entame ce nouveau chapitre, Mgr Duval espère qu’avec le temps, les habitants de l’Archidiocèse finiront par le considérer comme un pasteur proche du Christ et proche d’eux. « J’espère qu’ils trouveront en moi un homme passionné par le Christ, qui veut, dans ses faiblesses et ses limites, suivre son exemple du mieux qu’il peut », a-t-il déclaré. « Et avec les fidèles d’ici, continuer à construire son Église, pour que d’autres puissent le rencontrer et se connaître comme fils et filles de Dieu. »