J’ai été nommé évêque par le pape François en 2019 et j’ai eu la chance de le rencontrer personnellement deux fois depuis ce temps : la première fois, à la fin de ma formation d’évêque novice à Rome en 2019, et la deuxième fois à la fin juin 2024, lors de la célébration de la remise des palliums à tous les archevêques du monde, célébration qui s’est tenue dans la magnifique basilique St-Pierre de Rome.

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Je décrirais tout d’abord le pape François comme un homme très humble, sans prétention, débordant de compassion pour les plus pauvres parmi nous, et un ardent promoteur de la vérité et de la justice sociale et environnementale. Il a cependant un caractère fort, faut-il le rappeler, car rien ne l’empêchait de dire la vérité tout haut, indépendamment du statut social de la personne qu’il rencontrait. C’est un trait de personnalité particulier que nous retrouvons dans la plupart des grands chefs qui ont marqué notre histoire humaine. Mais dans le cas du pape François, ce trait de personnalité lui a permis de poursuivre une lutte acharnée pour tenter de réformer notre Église de l’intérieur et de l’extérieur, que ce soit aux niveaux pastoral, moral ou administratif. Et on peut dire qu’il a tout de même passablement bien réussi la plupart de ses réformes, malgré les résistances et les oppositions qui se sont présentées sur son chemin.

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Ce qu’on retiendra sans doute comme héritage principal du Saint Père, c’est que tous les baptisés font partie de la grande Église universelle. Que nous soyons pauvres ou riches, handicapés ou malades, immigrants ou citoyens résidents, marginaux ou personnalités publiques, pratiquants ou non-pratiquants, croyants ou incroyants, nous sommes tous les enfants de l’unique Dieu qui nous a créés à sa ressemblance et qui nous invite à entrer dans une relation intime avec Lui, par l’intermédiaire de son Fils qui s’est livré pour nous sur la Croix.

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Homme d’action, pas seulement de parole, il a osé aller lui-même aux périphéries pour ramener la brebis perdue. Champion de la promotion de l’œcuménisme, il a osé s’approcher de l’Islam et du monde arabe et il a fait des voyages dans des pays où aucun pape n’était passé auparavant. Il a également été un grand défenseur des immigrants et réfugiés de partout dans le monde. Le fait qu’il ait suscité quelques fois des controverses ou des oppositions chez certains groupes ou factions à l’intérieur de l’Église, ne se seraient jamais produites s’il s’était contenté de parler sans y joindre l’action. Voilà un autre trait qui a caractérisé le Saint-Père François : il est non seulement un communicateur et un excellent homéliste que le plus petit pouvait comprendre, mais aussi un « activiste » qui osait se mouiller les pieds en s’impliquant lui-même dans ce qu’il prêchait ouvertement.

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Finalement, l’impact de son encyclique « Laudato Si » sera sans doute son plus grand lègue à l’Église universelle et au monde entier. La sauvegarde de notre maison commune – l’écologie intégrale – a su rallier la planète toute entière, même les incroyants et les gens distants de l’Église, pour s’unir et travailler ensemble activement à la préservation de notre planète, don que Dieu fait à l’homme en lui en confiant la gestion.

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Prions pour notre Saint-Père, pape François, qui vient de nos quitter cette semaine. Que le Seigneur lui ouvre largement les portes de son Royaume et qu’il possède le plus tôt possible, la gloire éternelle que Dieu réserve à tous ceux et celles qui l’ont servi généreusement durant leurs vies.

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Que l’âme de notre Saint-Père François et l’âme de tous les fidèles défunts reposent en paix, par la miséricorde de Dieu, Amen.